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Côlon irritable et problème de peau

Dans le vaste domaine de la santé, les connexions entre différents systèmes du corps humain offrent souvent des perspectives fascinantes et complexes. Le syndrome du côlon irritable (SCI), une condition gastro-intestinale courante, est un exemple parfait de cette interconnexion. Bien que traditionnellement associé à des symptômes tels que des douleurs abdominales, des ballonnements et des changements dans les habitudes intestinales, le SCI peut également exercer son influence sur des zones apparemment éloignées du corps, y compris la peau. 

De l’acné à l’eczéma en passant par le psoriasis, les problèmes de peau peuvent être intimement liés aux troubles intestinaux. Dans cet article, nous plongerons dans les méandres de cette connexion étonnante, explorant les causes sous-jacentes, les types de maladies cutanées associées et fournissant des conseils pratiques pour ceux qui cherchent à apaiser à la fois leur intestin et leur épiderme.

Causes

Certains problèmes de peau peuvent être causés par une inflammation dans votre corps, tandis que d’autres problèmes de peau peuvent être liés aux médicaments que vous prenez pour traiter votre maladie du côlon irritable.  Une étude de 2015 a conclu que “les maladies inflammatoires de l’intestin sont une maladie systémique, et les symptômes hors de l’intestin sont la preuve que les maladies du côlon irritable ne se limitent pas à cette zone là”. Vous pouvez ressentir des symptômes qui affectent des zones autres que le tube digestif mais les maladies de la peau restent les plus fréquentes.

La malnutrition, qui se traduit par un manque de nutriments dans l’organisme et des carences en vitamines et en minéraux, peut également avoir des répercussions sur la peau.  Par exemple:

  • Carence en zinc – peut provoquer des plaques rouges et des pustules.
  • La carence en fer peut provoquer des plaques rouges et craquelées aux commissures des lèvres.
  • Carence en vitamine C – peut provoquer des saignements sous la peau, ce qui entraîne l’apparition de taches ressemblant à des ecchymoses.

Certains troubles cutanés peuvent survenir avant le diagnostic d’une maladie inflammatoire de l’intestin (MII). Chez un quart des patients ayant participé à l’étude ” Skin Manifestations of Inflammatory Bowel Disease “, les symptômes cutanés se sont manifestés avant qu’un diagnostic de maladie inflammatoire de l’intestin n’ait été établi. Les affections cutanées peuvent donc donner lieu à des examens complémentaires, surtout si elles s’accompagnent de problèmes intestinaux. 

Parmi les autres explications possibles des manifestations cutanées dans les maladies inflammatoires de l’intestin, citons les anomalies génétiques, les dysfonctionnements immunitaires et les altérations du microbiote intestinal. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux déterminer les liens entre les maladies inflammatoires de l’intestin et les affections cutanées.

Types d'affections cutanées

Plusieurs affections cutanées sont associées aux maladies inflammatoires de l’intestin, certaines étant courantes, d’autres plus rares. Nous avons examiné ici quelques-unes de ces affections.

Érythème polymorphe

L’érythème polymorphe est la manifestation cutanée la plus fréquente associée aux maladies inflammatoires de l’intestin. Il est plus fréquent chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn que de la rectocolite hémorragique et touche plus de femmes que d’hommes. Il se présente sous la forme de nodules rouges et sensibles, généralement sur la peau des bras ou des jambes. Les nodules peuvent également ressembler à des ecchymoses. Ils peuvent s’accompagner de fièvre, de frissons, de courbatures et de douleurs. Cette affection a tendance à coïncider avec une crise ou juste avant le début d’une crise. Lorsque votre maladie inflammatoire de l’intestin sera à nouveau sous contrôle, l’érythème polymorphe disparaîtra probablement. En attendant, pour soulager ses symptômes, le traitement peut inclure des anti-inflammatoires et des corticostéroïdes par voie orale ou par injection locale

Pyodermie gangréneuse

Le pyodermite gangréneuse est un autre problème cutané courant associé aux maladies inflammatoires de l’intestin. Il survient souvent lors d’une crise. Il apparaît généralement sur les chevilles et les tibias, mais peut aussi se développer sur les bras. Elle commence par une série de petites cloques qui peuvent s’étendre et se combiner pour créer des ulcères profonds, parfois très douloureux. Elle peut provoquer des cicatrices. Il est important de garder les ulcères propres pour éviter les infections. Selon la gravité de l’ulcère, de fortes tensions de corticostéroïdes peuvent être prescrites, ainsi que des médicaments contre la douleur.

L'acné

L’acné kystique est une forme d’acné douloureuse qui se développe sous la peau. Elle est plus fréquente dans la RCH. Ces éruptions cutanées sont plus probablement causées par les traitements des maladies inflammatoires de l’intestin, en particulier les stéroïdes.

Urticaire

L’urticaire est une éruption cutanée rouge, souvent accompagnée de démangeaisons, qui peut apparaître sur n’importe quelle partie du corps. Elle peut apparaître en réaction à votre traitement contre les maladies inflammatoires de l’intestin. Contactez votre médecin pour discuter des alternatives si vous commencez à prendre un médicament et que vous avez une urticaire persistante.

Psoriasis

Le psoriasis est une maladie auto-immune qui se manifeste par des plaques rouges et squameuses sur la peau qui forment des écailles blanches ou argentées. Le psoriasis survient lorsque le système immunitaire s’emballe et provoque une multiplication trop rapide des cellules de la peau qui s’accumulent sur la peau. Elle est plus fréquente dans la maladie de Crohn. Le traitement peut inclure des corticostéroïdes topiques.
Les résultats d’une étude réalisée en 2018 suggèrent que le psoriasis est associé de manière significative aux maladies inflammatoires de l’intestin. Le fait de présenter un psoriasis et des problèmes intestinaux simultanés peut donc inciter à rechercher un diagnostic de maladie inflammatoire de l’intestin.

Taches cutanées

Les taches cutanées sont de petites excroissances de couleur chair ou brune qui pendent de la peau et ressemblent un peu à des verrues. Elles sont très courantes, inoffensives et ne provoquent généralement pas de douleur ou de gêne. Elles apparaissent généralement sur le cou, les aisselles, sous les seins et autour de la gorge. Elles peuvent également se développer sur les paupières ou sous les plis des fesses. Dans le cas de la maladie de Crohn, il n’est pas rare d’avoir des plaquettes cutanées autour de l’anus. Cela peut s’expliquer par la présence d’hémorroïdes, où la peau s’épaissit lorsque le gonflement diminue. Ces zones de peau plus épaisses forment de grands lambeaux durs ou des lambeaux mous et indolores. Toutefois, une irritation peut se produire si des matières fécales, etc. se collent aux languettes. Le meilleur moyen de prévenir cette irritation est de garder la zone propre.

Aphtes

Les aphtes sont de petites plaies douloureuses, rondes ou ovales, qui apparaissent à l’intérieur de la bouche, généralement sur la face interne des joues ou des lèvres. On pense qu’elles sont plus fréquentes dans le cas de la maladie de Crohn, où l’intestin grêle est endommagé par l’inflammation, les fistules ou les sténoses, ce qui rend plus difficile l’absorption des vitamines et des minéraux. Cela peut également se produire si vous avez subi une intervention chirurgicale visant à retirer des parties de votre gros intestin ou de votre intestin grêle, ce qui entraîne des difficultés d’absorption des vitamines et des minéraux.
Les aphtes peuvent survenir au cours d’une crise ou en tant qu’effet secondaire des médicaments contre les maladies inflammatoires de l’intestin (MII). Bien que douloureux, ils sont généralement inoffensifs et disparaissent d’eux-mêmes en une semaine ou deux. Des médicaments en vente libre sont disponibles pour soulager l’inconfort pendant la cicatrisation. Il est toutefois conseillé de consulter votre médecin si un ulcère s’aggrave ou dure plus de trois semaines, ou si vous développez régulièrement des ulcères.

Syndrome de Sweet

Le syndrome de Sweet est une manifestation cutanée beaucoup plus rare, liée aux poussées actives de maladies inflammatoires de l’intestin. Il se manifeste d’abord par de petites bosses rouges ou violettes, sensibles, qui s’étendent en grappes douloureuses, généralement sur le haut du corps, le cou ou le visage. Elle peut s’accompagner de maux de tête, de douleurs corporelles et d’une sensation générale de malaise. Les bosses peuvent apparaître noires ou brunes sur les peaux foncées et rouges sur les peaux claires. Les bosses peuvent disparaître d’elles-mêmes, mais les récidives sont fréquentes et peuvent laisser des cicatrices. Le principal traitement du syndrome de Sweet est l’administration de corticostéroïdes, sous forme d’injections ou de comprimés.

Vascularite leucocytoclasique

Dans le cas de la vascularite leucocytoclasique, l’inflammation provoque l’éclatement de petits vaisseaux sanguins et l’accumulation de sang sous la peau. Cela entraîne l’apparition de taches violettes sur la peau claire ou de taches noires ou brunes sur la peau foncée, appelées purpura. Les tâches peuvent se regrouper en petites ou grandes plaques et se situent généralement sur les jambes ou les chevilles.
Dans la plupart des cas bénins de vascularite leucocytoclasique, des mesures de soutien peuvent être efficaces pour la traiter, par exemple l’élévation des jambes, le repos, les bas de contention et les antihistaminiques. Dans les cas plus graves, une dose de 4 à 6 semaines de corticostéroïdes peut être prescrite.

Conseils

Voici quelques conseils généraux pour traiter les affections cutanées. Pour des conseils plus spécifiques, veuillez contacter votre médecin :
Adoptez une alimentation anti-inflammatoire : Optez pour des aliments riches en acides gras oméga-3 (comme les poissons gras, les graines de lin et les noix), des fruits et légumes colorés riches en antioxydants, et des aliments fermentés comme le yaourt probiotique pour favoriser une bonne santé intestinale et cutanée.
Évitez les déclencheurs alimentaires: identifiez les aliments qui déclenchent vos symptômes de SCI et qui peuvent également aggraver les problèmes de peau, tels que les produits laitiers, le gluten, les aliments épicés et les aliments riches en sucre.
Hydratez-vous adéquatement : Assurez-vous de boire suffisamment d’eau pour maintenir une hydratation optimale de la peau, ce qui peut aider à réduire les symptômes de sécheresse cutanée et d’irritation.
Limitez le stress : Pratiquez des techniques de gestion du stress telles que la méditation, le yoga ou la respiration profonde pour réduire les symptômes du SCI et les répercussions sur la peau.
Consultez un dermatologue : Si vous rencontrez des problèmes cutanés persistants ou sévères, consultez un dermatologue pour obtenir un diagnostic précis et des recommandations de traitement adaptées à votre situation spécifique.
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